Shein, Réseau action climat, Parlons climat… Les brèves RSE de la semaine
Shein condamné à 40 millions d’euros d’amende pour pratiques commerciales trompeuses, le Réseau action climat décrypte les différences de prix entre l’avion et le train, une note de Parlons climat analyse les stratégies des acteurs de l’environnement en France… Découvrez les brèves RSE de la semaine.

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Shein condamné à 40 millions d’euros d’amende pour pratiques commerciales trompeuses
Un mois après l’adoption au Sénat de la loi anti-fast fashion, Shein est épinglé par l’administration française. La direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a condamné jeudi 3 juillet l’entreprise à une amende de 40 millions d’euros pour fraude.
Lui sont reprochées « des pratiques commerciales trompeuses à l’égard des consommateurs sur la réalité des réductions des prix accordés », ainsi que l’impossibilité de pouvoir justifier « les allégations environnementales présentées sur son site ». Parmi elles, le message selon lequel « elle limiterait son impact environnemental en diminuant de 25 % ses émissions de gaz à effet de serre », ne pouvait pas être justifié par la société, considère la DGCCRF. D’après le média Grist, qui se fonde sur le rapport de développement durable de Shein publié en 2024, la société aurait en réalité doublé ses émissions de gaz à effet de serre entre 2022 et 2023.
Shein a accepté la sanction mais a affirmé auprès du journal Le Monde que « les mesures coercitives nécessaires » avaient été « mises en œuvre » dans un délai de deux mois après la notification de ces éléments par la DGCCRF en mars 2024. « L’ensemble des points soulevés a donc été traité depuis plus d’un an », assure l’entreprise dans son texte au journal.
Shein est également dans le viseur de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) pour violation de la vie privée des internautes.
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Pourquoi l’avion est moins cher que le train ? Le Réseau action climat publie un rapport d’analyse
Le Réseau action climat a publié jeudi 3 juillet un rapport d’analyse sur les différences de prix entre les voyages en avion et ceux en train. Selon la fédération d’associations engagées dans la lutte contre le changement climatique, le train est moins cher en France quand il est direct (- 40 %) mais perd de sa compétitivité prix (+ 10 % ) dès lors qu’une correspondance est nécessaire. « Ce constat démontre un manque de liaisons directes entre les régions françaises. La ligne entre Nantes et Marseille en est un exemple éloquent. La liaison ferroviaire directe a été arrêtée par la SNCF en 2020, et le trafic aérien a augmenté de 11 % entre 2019 et 2024 », pointe par exemple le Réseau action climat.
En Europe, le train est en moyenne 2,5 plus cher que l’avion, relève également le rapport s’appuyant sur une étude de Greenpeace à paraître. « Cette situation s’explique par le prix extrêmement bas de certains billets d’avion, ainsi que la rareté des billets de train bon marché sur les liaisons internationales », analyse le Réseau action climat.
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Le rapport pointe enfin l’existence des niches fiscales aériennes et des péages ferroviaires, bridant la compétitivité du train. Sur un trajet Paris-Barcelone par exemple, le cabinet d’études Carbone 4 relève que l’avion coûte entre 30 et 40 euros à l’État en raison des exonérations fiscales, tandis que les péages ferroviaires représentent plus de la moitié des coûts pour la SNCF.
Le Réseau action climat émet plusieurs recommandations, comme la fin des niches fiscales aériennes hors outre-mer, la mise en place d’un billet de train à prix réduit annuel pour tous les Français, la relance du train de nuit et la baisse des tarifs des péages ferroviaires.
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Parlons Climat publie une note sur les stratégies des acteurs de l’environnement en France
L’organisation d’intérêt général Parlons climat a publié le 30 juin une note d’une quinzaine de pages, abordant les stratégies des acteurs de l’environnement en France. « Nous y suggérons que nous sommes dans une nouvelle phase où les stratégies minoritaires traditionnelles ont atteint leurs limites, nécessitant un pivot majoritaire », explique en introduction l’organisation.
Selon Parlons climat, les stratégies d’influence minoritaires actuelles « basées sur une minorité cohérente et persistante créant un conflit pour influencer la majorité » ont permis dans les dernières années de faire avancer l’écologie dans l’agenda politique et l’opinion. Mais ces pratiques ont désormais atteint une forme de plafond, dû à plusieurs mécanismes comme la polarisation politique autour des enjeux écologiques, la création d’une « bulle » isolant le mouvement, ou encore l’approche de l’écologie comme un enjeu isolé et mettant l’accent sur les comportements individuels.
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Pour construire un « pivot majoritaire », la note propose plusieurs pistes. Par exemple, la diversification des approches et des figures qui incarnent l’écologie, l’action sur les environnements et les contextes pour rendre les pratiques durables possibles et désirables ou encore l’intégration de l’écologie dans des projets plus larges en lien avec les préoccupations du quotidien.
Élisabeth Crépin-Leblond