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Par Carenews INFO - Publié le 7 novembre 2025 - 12:56 - Mise à jour le 7 novembre 2025 - 15:44 - Ecrit par : Camille Dorival
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En clôture du GSEF, Serge Papin ne rassure pas les acteurs de l’ESS

Le nouveau ministre en charge de l’ESS a fait son premier déplacement au Forum mondial de l’ESS (GSEF), qui s’est tenu à Bordeaux du 29 au 31 octobre. Devant les participants, il a affirmé son attachement à l’ESS, tout en ne leur faisant aucune promesse sur le projet de budget de l’État pour 2026.

Serge Papin (à droite) au GSEF, en compagnie de Maxime Baduel (à gauche), le délégué ministériel à l'économie sociale et solidaire. Crédit : Carenews.
Serge Papin (à droite) au GSEF, en compagnie de Maxime Baduel (à gauche), le délégué ministériel à l'économie sociale et solidaire. Crédit : Carenews.

 

 

C’était le tout premier discours de Serge Papin en tant que ministre en charge de l’économie sociale et solidaire. Le ministre, qui s’était vu attribuer la responsabilité de l’ESS la veille par un décret publié au Journal officiel, s’est exprimé devant les participants du Forum mondial de l’ESS, le 31 octobre, à Bordeaux. Dans un contexte de discussions serrées autour du budget de l’État pour 2026, ce discours était pour le moins attendu.

« Nous avons la chance, en France, d’avoir une ESS dynamique (…), qui a produit de grands fleurons français dont nous pouvons être fiers », commence par souligner Serge Papin. Il cite notamment Emmaüs, Singa, Habitat et humanisme, l’UCPA, mais aussi les Banques populaires, la MAIF, le Crédit coopératif ou la coopérative agricole InVivo. Toutes ces structures « contribuent à améliorer le quotidien des Français au cœur des territoires », estime-t-il.

 

Une carrière au sein d'une entreprise coopérative 

 

Rappelant que le Premier ministre Sébastien Lecornu lui a confié « la politique de développement de l’ESS », Serge Papin indique qu’il « y tenait particulièrement et personnellement ». « J’ai passé l’essentiel de ma vie au cœur d’un groupe coopératif », souligne-t-il : le ministre a en effet travaillé presque toute sa carrière pour Système U – qui a depuis pris le nom de Coopérative U pour affirmer son statut coopératif – jusqu’à devenir président-directeur général de l’entreprise de 2005 à 2018.

« Au cours de ces 42 années [passées chez Système U], j’ai pu mesurer ce que représente (…) l’engagement d’un acteur de l’ESS. J’y ai appris des valeurs fondamentales qui réunissent les acteurs de cet écosystème : la solidarité, l’engagement collectif, le partage de la valeur (…), l’entraide, l’implication dans la vie locale… », ajoute-t-il. « Vous l’avez compris, l’ESS est importante à mes yeux et pleinement intégrée dans la politique économique que je veux porter avec vous. »

 

Poursuivre l'élaboration de la stratégie nationale de l'ESS

 

Serge Papin rappelle que « la France travaille depuis plusieurs mois » à l’élaboration d’une stratégie nationale de l’ESS, demandée par l’Union européenne et initiée sous l’impulsion de la ministre précédente, Véronique Louwagie.

« Ma mission aujourd’hui, c’est de poursuive ce travail (…) pour que la France puisse se doter d’une stratégie lisible et ambitieuse, avec un objectif précis : consolider la dynamique existante, renforcer sa visibilité et améliorer sa reconnaissance dans le paysage économique et social français », note-t-il. Néanmoins, la première version de cette stratégie, présentée en off aux têtes de réseau après l’été, est, de manière assez unanime, considérée comme très décevante. Reste à voir si le ministre acceptera de revoir la copie avant la publication de ce document.

 

De grandes inquiétudes des acteurs sur le projet de loi de finances 2026

 

Surtout, les discussions budgétaires continuent d’inquiéter grandement les acteurs de l’ESS. Comme le souligne le Mouvement associatif dans un post récent, les associations sont menacées de perdre un milliard d’euros si le projet de loi de finances 2026 était adopté en l’état, après avoir déjà vu leurs financements réduits de 2,2 milliards d’euros l’année précédente.

« Ces coupes budgétaires successives actent une mise en danger réelle des associations et surtout de leurs actions au bénéfice de la population. En effet, derrière ces chiffres drastiques, ce sont des millions de personnes qui seront directement impactés, alors que les besoins sociaux ne cessent de croître. Il est légitime de craindre des conséquences brutales, en particulier pour l’éducation des enfants et des jeunes, l’accompagnement des plus vulnérables et le dynamisme et la cohésion des territoires », déplore le Mouvement associatif. L’insertion par l’activité économique, en particulier, perdrait un tiers de ses financements, qui passeraient de 1,834 milliard à 1,293 milliard d’euros.

Or là-dessus, Serge Papin ne dit rien, au grand regret des 10 000 participants du GSEF. 

 

Camille Dorival 

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