Les grossesses à risque : que faut-il savoir ?
Dans le sixième épisode du podcast Au Fil Des Causes, produit par Nos Épaules et Vos Ailes, le Professeur Patrick Rozenberg, gynécologue-obstétricien à l’Hôpital Américain de Neuilly-sur-Seine et Président du Collège National des Gynécologues Obstétriciens de France, nous éclaire sur un sujet aussi délicat que crucial : les grossesses à risque.

La grossesse, un événement porteur de risques
« Devenir enceinte » n’est pas un simple état biologique : c’est une transformation physique, émotionnelle et sociale qui peut exposer certaines femmes à des complications majeures. Le Professeur Rozenberg rappelle que la grossesse est « un événement particulièrement porteur de risque », et que près de 20 % des grossesses sont considérées comme à risque. Ces risques peuvent être liés à des pathologies préexistantes (diabète, hypertension), à des comorbidités comme l’obésité ou le tabagisme, ou encore à des antécédents obstétricaux tels que la prééclampsie, les accouchements prématurés ou les fécondations in vitro.
Adapter le suivi, personnaliser la prise en charge
Face à cette diversité de situations, le Professeur insiste sur la nécessité de « customiser le suivi en fonction du niveau de risques de la patiente ». Il souligne le rôle central de l’obstétricien dans la gestion de ces grossesses complexes, et recommande vivement la consultation préconceptionnelle pour anticiper les complications et mettre en place un accompagnement adapté.
Le risque lié à la listériose et à la toxoplasmose : quels conseils ?
Activité physique, alimentation saine, absence de consommation d’alcool ou de drogues : ces conseils sont valables pour tous les individus. Mais les femmes enceintes sont souvent confrontées à des injonctions anxiogènes autour de la toxoplasmose ou de la listériose. Le Professeur Rozenberg rassure : « Les contrôles sanitaires sont tels que ces injonctions sont totalement obsolètes. » Inutile donc de céder à une sur-vigilance alimentaire, notamment pour les produits achetés en grande surface.
Prééclampsie : une pathologie à surveiller de près
Parmi les complications les plus redoutées, la prééclampsie se distingue par sa discrétion et sa gravité. Ce défaut d’implantation de l’œuf dans la muqueuse utérine ne se manifeste généralement qu’après 24 semaines par de l’hypertension artérielle. Elle peut engager le pronostic vital de la mère et de l’enfant, et nécessite une surveillance étroite.
Santé mentale : un enjeu majeur trop souvent ignoré
Au-delà des risques physiques, le Professeur Rozenberg alerte sur les conséquences psychologiques de la grossesse. Il rappelle que 15 % des femmes font une dépression post-partum, et que le suicide est devenu la première cause de mortalité maternelle à un an. « On doit quitter la sphère obstétricale », affirme-t-il, en plaidant pour un suivi pluridisciplinaire qui prenne en compte les fragilités mentales dès la grossesse et au-delà.
En savoir plus
Entre mythes déconstruits, conseils pratiques et plaidoyer pour une médecine plus humaine, le Professeur Rozenberg nous offre une vision lucide et bienveillante de la maternité à risque. Pour en savoir plus, nous vous proposons d’écoute dès maintenant le nouvel épisode du podcast "Au fil des Causes" consacré à cette pathologie.