Aller au contenu principal
Par Carenews INFO - Publié le 17 septembre 2025 - 09:00 - Mise à jour le 17 septembre 2025 - 10:47 - Ecrit par : Léanna Voegeli
Recevoir les news Tous les articles de l'acteur

La dépression touche 25 % des 15-29 ans, selon une étude

L’Institut Terram, l’Institut Montaigne et la Mutualité française s’intéressent à la santé mentale des jeunes dans un rapport publié le 3 septembre. L’étude révèle de nombreuses inégalités concernant notamment les personnes en difficultés économiques, les femmes et les habitants d’outre-mer.

L'étude se base sur les réponses de 5 600 jeunes de métropole et d'outre-mer. Crédit : Carenews.
L'étude se base sur les réponses de 5 600 jeunes de métropole et d'outre-mer. Crédit : Carenews.

 

25 % des 15-29 ans souffrent de dépression, selon une enquête sur la santé mentale des jeunes publiée le 3 septembre, menée par l’Institut Terram, l’Institut Montaigne et la Mutualité française. Ce chiffre, qui s’appuie sur le questionnaire standardisé PHQ-9, l’outil de référence pour diagnostiquer les états dépressifs, dépasse largement les 14 % de jeunes qui s’auto-déclarent en mauvaise santé mentale, d’après la même enquête, menée auprès de plus de 5 600 personnes, via un questionnaire en ligne.  

 

Infographie santé mentale des 15-29 ans en France

 

Cela révèle un fort décalage entre la perception que les jeunes peuvent avoir de leur état psychique et la réalité de leurs symptômes. « La souffrance mentale reste ainsi largement sous-estimée ou banalisée, y compris par les jeunes eux-mêmes », estiment les auteurs de l’étude.  

 

Les femmes plus durement touchées 

 

L’étude vise à établir une « cartographie des inégalités » en matière de santé mentale des jeunes. La situation géographique constitue par exemple un important facteur de disparités. Dans les outre-mer, 39 % des interrogés souffrent de dépression avec des chiffres de 52 % en Guyane, 44 % en Martinique et 43 % à Mayotte. Alors qu’en métropole, 19 % des jeunes se disent concernés en Bourgogne Franche-Comté et 28 % en Provence-Alpes-Côte d’Azur.  

La colère est aussi plus forte chez les jeunes ultramarins. Parmi eux, 43 % se déclarent fortement mécontents des services publics (santé, éducation, transports). Soit plus du double de la moyenne nationale, qui s’élève à 21 %.  

Autre facteur d’inégalités à prendre en compte : le genre. En effet, 27 % des jeunes femmes sont concernées par la dépression, contre 22 % des jeunes hommes. L’enquête met également en avant un écart notable lié à l’âge. Avant 22 ans, on compte 29 % de femmes touchées, contre 19 % des hommes du même âge. D’autres marqueurs sont à prendre en considération comme les troubles du sommeil, qui concernent 76 % des jeunes femmes et 67 % des jeunes hommes, la fatigue persistante (87 % contre 78 %) ou encore le stress lié aux études (56 % contre 32 %). 

 

Le poids de la précarité sur la dépression des jeunes 

 

De manière globale, la prévalence de la dépression augmente avec l’entrée dans l’âge adulte. Ainsi, 17 % des 15-17 ans sont concernés par cette maladie, 27 % des 18-21 ans, 28 % des 22-25 ans et 23 % des 26-29 ans. 

De plus, sont pointées les « racines sociales du mal-être ». Parmi les jeunes en situation de grande précarité, 47 % souffrent de dépression, contre 16 % des 15-29 ans sans difficulté économique. Par ailleurs, 32 % de ceux qui considèrent avoir vécu une situation économique difficile dans l’enfance présentent un état dépressif. À l’inverse, la dépression concerne 18 % des jeunes qui estiment avoir grandi dans des conditions matérielles favorables.  

En outre, la dépression touche 35 % de ceux ayant vécu dans un environnement familial instable, contre 15 % de ceux déclarant avoir grandi dans un environnement familial sain.  

Par ailleurs, l’étude note des différences entre jeunes urbains et les jeunes ruraux. 27 % des premiers souffrent de dépression, soit 7 points de plus que les seconds (20 %). 64 % des jeunes vivant dans une métropole déclarent s’être senti tristes, déprimés ou désespérés au cours des deux dernières semaines, contre 59 % dans les zones périphériques et 54 % dans les zones rurales. En revanche, la sensibilisation aux problématiques de santé mentale est plus grande dans les métropoles : 80 % des jeunes y habitant ont été sensibilisés, contre 68 % des jeunes ruraux. 

 

Des disparités dans la prise en charge médicale 

 

Autre enseignement de cette étude : les réseaux sociaux participent grandement à la dégradation de la santé mentale. Déjà, leur utilisation est conséquente dans cette tranche d’âge : 44 % des interrogés y passent plus de trois heures quotidiennes et 10 % d’eux entre 5 et 8 heures. Ensuite, le taux de dépression flambe chez ceux qui y accordent plus de 8 heures par jour, avec 44 % de concernés, soit 29 points de plus que les jeunes y passant moins d’une heure (15 %)

Par ailleurs, seuls 38 % des répondants ont déclaré avoir évoqué leurs difficultés avec un professionnel de santé. À ce propos, 19 % des jeunes ayant ressenti le besoin de consulter ne l’ont pas fait. Parmi eux, 24 % n’ont pas sauté le pas par peur du jugement ou de la stigmatisation. Le coût financier entre aussi en jeu pour 17 %, tout comme l’impression que cela ne va pas les aider, évoquée par 18 % des personnes sondées.  

Sur la question de la prise en charge médicale, les jeunes d’outre-mer sont moins bien lotis que ceux de l’hexagone. Malgré un taux de dépression plus élevé, seuls 30 % des jeunes ultramarins ont consulté. 25 % déclarent ne pas savoir vers qui se tourner. 

 

Léanna Voegeli  

Fermer

Cliquez pour vous inscrire à nos Newsletters

La quotidienne
L'hebdo entreprise, fondation, partenaire
L'hebdo association
L'hebdo grand public

Fermer