Un fonds de dotation pour soutenir la vitalité démocratique en France

Une initiative philanthropique pour soutenir la vitalité démocratique en France. Le Fonds pour la démocratie, lancé le jeudi 6 novembre au Théâtre de la Concorde à Paris, entend soutenir les acteurs d’intérêt général (associations et initiatives citoyennes) qui œuvrent en faveur de la démocratie. 

L'objectif est de mobiliser des donateurs et de redistribuer les fonds pour soutenir des initiatives associatives et citoyennes d’intérêt général « qui protègent, promeuvent ou réinventent la démocratie, sur tout le territoire français ». Le Fonds entend réunir 10 millions d’euros d’ici à fin 2027, auprès de fondations de mécènes privés et du grand public.  

Une initiative apartisane 

S’il est lancé officiellement ce 6 novembre, le Fonds pour la démocratie a été créé en mai 2025, après deux ans de travail de configuration, mené en concertation avec des associations, universitaires, fondations et mécènes. Ont ainsi été associés à ces travaux des organisations comme Démocratie ouverte, Citizens for Europe, la Fondation de France, la Fondation pour le logement des défavorisés, ou la Fondation Crédit coopératif.  

Le fonds de dotation participatif se présente comme une initiative indépendante de tout parti politique. « Elle est portée par des acteurs de la société civile et agit dans le champ de l’intérêt général grâce à des dons. Elle ne perçoit pas de financement des pouvoirs publics », peut-on lire sur le site du fonds. Elle défend également la vision « d’une démocratie pluraliste, garante de l’équilibre des pouvoirs, de l’égalité politique et de la lutte contre toutes formes de discrimination. » 

Un contexte de reculs démocratique 

Les appels à initiatives et aux décisions d’allocation des fonds sont menés de manière indépendante par un cercle au sein de la gouvernance du fonds. Il réunit des chercheurs, des représentants associatifs et des journalistes. 13 associations ont déjà été soutenues en 2025, comme Data for good, le Collectif des associations citoyennes, Désinfox-Migrations ou Ghett’up.  

La mise en place de ce fonds s’inscrit dans un contexte de reculs démocratiques avec en toile de fond une crise de la représentativité. Selon la note Soutenir la démocratie en France, qui synthétise plusieurs rapports français et internationaux, 6 Français sur 10 estiment que le pays n’est pas gouverné démocratiquement et 64 % des interrogés sont favorables à une réforme des institutions. 

Or, comme le note une étude de l’Observatoire de la philanthropie, seuls 2 % des fonds et fondations en France s’engagent sur le thème de la démocratie comme domaine d’activité principal.  

Léanna Voegeli