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Par Carenews INFO - Publié le 4 novembre 2025 - 13:06 - Mise à jour le 4 novembre 2025 - 15:13 - Ecrit par : Camille Dorival
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Ouverture du Mois de l’ESS : Benoît Hamon annonce trois grands axes de travail pour ESS France en 2026

C’est dans le cadre du Forum mondial de l’ESS (GSEF), à Bordeaux, qu’a été ouvert le Mois de l’économie sociale et solidaire (ESS). À cette occasion, Benoît Hamon, le président d’ESS France, a notamment annoncé le lancement d’une campagne de communication sur l’ESS en 2026, ainsi que le projet de créer un fonds de solidarité en faveur des structures en difficulté.

Benoît Hamon lors de l'ouverture du Mois de l'ESS, dans le cadre du GSEF, à Bordeaux, le 30 octobre, aux côtés de Sarah de Heusch, directrice de Social economy Europe, Alioune Dione, ministre de la Microfinance et de l’ESS du Sénégal, Fernando Zamban, directeur des partenariats et du développement au Secrétariat national de l’économie populaire et solidaire du Brésil, et Aurore Médieu, d'ESS France. Crédit : Carenews.
Benoît Hamon lors de l'ouverture du Mois de l'ESS, dans le cadre du GSEF, à Bordeaux, le 30 octobre, aux côtés de Sarah de Heusch, directrice de Social economy Europe, Alioune Dione, ministre de la Microfinance et de l’ESS du Sénégal, Fernando Zamban, directeur des partenariats et du développement au Secrétariat national de l’économie populaire et solidaire du Brésil, et Aurore Médieu, d'ESS France. Crédit : Carenews.

 

 

C’est dans un contexte un peu particulier, avec la préparation du budget 2026, que s’est ouvert, cette année, le Mois de l’économie sociale et solidaire (ESS), qui aura lieu tout au long du mois de novembre. « Le plus grand plan social de la décennie se prépare... près de chez vous », alerte en effet David Cluzeau, président de l’Union des employeurs de l’ESS (Udes) sur Linkedin. Il donne quelques chiffres : « 250 millions d’euros de coupes budgétaires directes, 30 000 suppressions d'emplois dans l'éducation populaire, 90 000 emplois menacés dans le secteur associatif global, 5,3 milliards d'effort demandés aux collectivités qui financent nos structures ».

« Ce qui se vote à Paris aura des conséquences concrètes dans votre circonscription, dans votre commune, dans votre quartier. Les premiers touchés seront celles et ceux qui vivent près de chez vous et qui bénéficient chaque jour de l'offre associative de proximité », ajoute David Cluzeau dans son post. Face à cette situation, il appelle à une mobilisation de chacun pour défendre l’ESS.

 

L’ESS ne touche que 7 % des aides aux entreprises

 

Cette réalité est également rappelée par Benoît Hamon, le président d’ESS France, lors de l’ouverture officielle du Mois de l’ESS, organisée dans le cadre du Forum mondial de l’ESS (GSEF), le 30 octobre à Bordeaux. Comme il le souligne : « L’édition 2025 du Mois de l’ESS s’ouvre dans un climat contrasté : alors que la France accueille pour la première fois le Forum mondial de l’ESS, rassemblant des milliers de participants venus des cinq continents, l’ESS française voit ses moyens drastiquement réduits. Ce paradoxe souligne combien notre modèle reste à défendre. »

« L’ESS incarne une autre manière de faire économie : ancrée dans les territoires, fondée sur la coopération, la solidarité et la responsabilité, ajoute l'ancien ministre. À l’heure où la société traverse des fractures profondes, elle demeure un repère, une force de cohésion et d’innovation au service du bien commun ». Pourtant, souligne-t-il, « le récent rapport de la Cour des comptes sur les soutiens publics à l’ESS a bien montré que l’ESS ne touche que 7 % des aides publiques aux entreprises, en incluant les subventions aux associations, alors qu’elle représente 14 % de l’emploi privé en France ».

Il ajoute que « désormais la charge de la preuve est inversée. Le rapport de la Cour des comptes montre que nous ne sommes pas une "économie sous perfusion", contrairement à ce que veulent nous faire croire certains. » De fait, alors que l’ESS remplit des missions d’intérêt général pour le compte de la collectivité, elle touche en moyenne moins d’aides que les entreprises de l’économie classique.

Dans ce contexte, ESS France rappelle sa mobilisation contre le projet de budget 2026, aux côtés de l’Udes, mais aussi du Mouvement associatif et de l’ensemble des réseaux du mouvement.

 


À lire aussi : Insertion, lutte contre la pauvreté, sport... Les acteurs de l’ESS dénoncent la « surdité » du gouvernement face à leurs problématiques 


 

Campagne de communication, inter-coopération et fonds de solidarité

 

La chambre représentative des réseaux de l’ESS annonce par ailleurs trois grands axes de travail pour 2026. Le premier est l’élaboration d’une grande campagne de communication sur l’ESS, qu'elle porte en lien avec la délégation ministérielle à l’ESS. Cette campagne devrait être lancée avant l’été 2026. Elle sera précédée de la création d’une « plateforme de marque » sur laquelle les acteurs de l’ESS pourront trouver des éléments visuels leur permettant d’affirmer leur appartenance à l’ESS. Un appel d’offres a été lancé récemment par ESS France pour identifier l’agence qui sera chargée de créer l’ensemble de la campagne.

Deuxième axe de travail : la préparation d’une « stratégie de préférence de l’ESS par l’ESS », indique Benoît Hamon. Il s’agirait, dans ce cadre, d’inciter les acteurs de l’ESS à privilégier les organisations de l’ESS parmi leurs fournisseurs, sous-traitants ou partenaires, et de renforcer l’inter-coopération au sein du mouvement. 

Enfin, le président d’ESS France annonce le projet de « création d’un fonds de solidarité qui serait abondé par des acteurs de l’ESS, pour soutenir les structures en difficulté ».

 

L’association Dédale lauréate du Prix de l’ESS 2025

Le lancement du Mois de l’ESS a aussi été l’occasion de remettre le Prix national de l’ESS 2025, qui récompense une initiative remarquable d’un acteur de l’ESS ancré dans les territoires. C’est Dédale, en Nouvelle-Aquitaine, qui est récompensée cette année. Cette association, fondée à Bordeaux en 2022, a pour objet de lutter contre le sans-abrisme et le mal logement.

Son projet Résolv (réhabilitation écologique et solidaire des logements vacants) vise, en complément des dispositifs existants, à constituer une offre nouvelle de logements solidaires, en facilitant la mise à disposition d'actifs immobiliers vacants et disponibles, via un accompagnement des propriétaires et des actions de réhabilitation ciblées et éco-responsables. Il a vocation à être dupliqué ailleurs.

 

Camille Dorival 

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