La Scop Duralex lance une levée de fonds ouverte au grand public
Duralex a annoncé une levée de fonds participative, dont l’ouverture est prévue pour courant novembre. L’objectif de la société coopérative de production est de récolter cinq millions d’euros au 31 décembre, afin de financer la modernisation de son usine et l’achat de nouveaux moules. Les particuliers peuvent réserver dès maintenant leurs investissements sur la plateforme Lita.
                                
Qui veut être l’associé des célèbres verres de cantine Duralex ? Le fabricant de vaisselle en verre trempé lance ce lundi 3 novembre une campagne de financement participatif. L’entreprise, qui a été reprise en société coopérative de production (Scop) par ses salariés en juillet 2024, à la suite d’un redressement judiciaire, espère récolter 5 millions d’euros « pour consolider sa transformation », d’ici la fin du mois de décembre.
De nouveaux moules et la modernisation de son usine du Loiret comme objectif
La société implantée dans le Loiret souhaite en effet financer grâce à cette levée de fond l’achat de nouveaux moules pour permettre la création de nouveaux produits. Elle prévoit également la modernisation de son usine par l’apport d’une nouvelle machine de conditionnement « afin d’ouvrir de nouveaux marchés pour des grands acteurs de l’industrie agroalimentaire », ainsi qu’une amélioration de la productivité et de la sécurité des lignes de fabrication.
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« La levée de fonds va nous être très utile pour améliorer nos coupes de ciseaux et la qualité du verre. Le matériel que nous avons actuellement est très ancien et commence à être dépassé. Aujourd’hui il y a des techniques beaucoup plus adaptées pour couper les gouttes de verre plus rapidement sans laisser de marques », explique dans un communiqué Manuel Mota, responsable opérations et process verrier au sein de Duralex.
La volonté d’étendre son marché à l’étranger
Au moment de la reprise en Scop, les deux tiers des 228 salariés de Duralex avaient investi entre 500 et 2000 euros pour sauver leur entreprise. La métropole d’Orléans et la région Centre-Val-de-Loire avaient également apporté leur soutien au projet, pour la première en rachetant le site de l’entreprise, et, pour la seconde en mettant en place un fonds de garantie avec la Banque publique d’investissement, en souscrivant un contrat d’appui au projet CAP Scop (permettant de tester un projet en profitant d'un accompagnement et de doubler l’apport personnel des salariés associés) à hauteur de 59 850,00 €, et en octroyant à la Scop un prêt de 1 000 000 d’euros.
Depuis, l’entreprise peine à attirer les investisseurs, relatait le média France Info, en juillet 2025, soit un an après la reprise. Pour redresser la barre, Duralex souhaite donc créer de nouveaux produits et étendre son marché à l’étranger. Pour cela, l’entreprise a besoin d’investir en attendant que les prêts bancaires soient débloqués, après validation du bilan de fin d’année à l’été 2026.
« Duralex n’est pas encore totalement sauvée. Nous allons boucler 2025 avec un chiffre d’affaires autour de 32 millions d’euros mais pour retrouver l’équilibre nous devons passer la barre des 36 millions d’euros », souligne François Marciano, directeur général de Duralex.
Des titres participatifs accessibles à partir de 100 euros
L’ouverture de la levée de fonds en novembre permettra aux particuliers d’investir sur la plateforme Lita (spécialisée dans l’investissement citoyen dans des entreprises à impact social ou écologique), à partir de 100 euros, en souscrivant à des titres participatifs. Ces titres, créés en 1983 afin d’aider à la recapitalisation d’entreprises d’État, n’entrainent pas la création de droits de vote mais prévoient une rémunération compensatrice basée sur une partie fixe et sur une partie variable, indexée sur les performances de l’entreprise.
« Comme tout investissement en entreprise, ils comportent un risque de perte en capital, et doivent être envisagés dans une logique de soutien à long terme », rappelle Duralex. Ces titres sont également « subordonnés de dernier rang », c’est-à-dire qu’en cas de liquidation de la société, leurs détenteurs ne sont dédommagés qu’après le remboursement de tous les créanciers, précise la Banque de France.
En attendant l’ouverture officielle de la levée de fonds courant novembre, les particuliers intéressés peuvent réserver leur investissement sur Lita.
Élisabeth Crépin-Leblond 