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Par Carenews INFO - Publié le 4 novembre 2025 - 17:44 - Mise à jour le 4 novembre 2025 - 18:29 - Ecrit par : Elisabeth Crépin-Leblond
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13 organisations de la société civile demandent l’exclusion des représentants des énergies fossiles des négociations de la COP 30

Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron et à la ministre de la Transition écologique Monique Barbut, 13 organisations, dont Les Amis de la terre France, Amnesty international France, Attac et le CCFD-Terre solidaire, demandent l’exclusion des représentants du secteur pétro-gazier au sein des délégations officielles, lors de la prochaine conférence pour le climat à Bélem.

Pour les 13 organisations de la société civile, « le modèle économique de ces entreprises est en conflit direct avec les objectifs de limitation du dérèglement actés dans l’accord de Paris ». Crédit : iStock / Максим Шмаков
Pour les 13 organisations de la société civile, « le modèle économique de ces entreprises est en conflit direct avec les objectifs de limitation du dérèglement actés dans l’accord de Paris ». Crédit : iStock / Максим Шмаков

 

 

La trentième conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 30) se tiendra à Belém au Brésil, du 10 au 21 novembre.  À l’approche de cet évènement, 13 organisations de la société civile française interpellent dans une lettre le président de la République et la ministre de la Transition écologique sur la présence des représentants des énergies fossiles lors des négociations internationales.

« La voix des entreprises pétro-gazières ne peut que parasiter les négociations, pourtant cruciales, sur la sortie des énergies fossiles », considèrent-elles. « L'industrie tente d'influencer les discussions sur la transition énergétique en promouvant des technologies coûteuses et non prouvées telles que la capture et le stockage du carbone (CSC) afin de prolonger le recours à ces énergies fossiles », pointent-elles en exemple.

 


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Une critique formulée depuis plusieurs COP

 

Lors de la précédente COP sur le climat à Bakou, la présence de nombreux représentants du secteur des énergies fossiles, avaient été vivement décriés par plusieurs ONG. Selon la coalition rassemblant plus de 450 organisations « Kick Big Pollueurs Out », plus de 1700 personnes défendant les intérêts d’entreprise des secteurs du charbon, du pétrole ou du gaz avaient obtenu une accréditation cette année-là. Les lobbyistes des énergies fossiles étaient ainsi présents, soit avec un statut d’observateur, soit en étant directement intégrés à certaines délégations, dont celle du Japon, du Canada ou encore du Royaume-Uni, leur offrant une place au cœur des négociations internationales.

 


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Ce nombre est supérieur à « tous les délégués des dix pays les plus vulnérables au changement climatique », soulignent les 13 organisations dans leur lettre. L’année encore précédente, « la France avait permis à 26 représentants d’entreprises privées – dont 6 du seul groupe pétro-gazier TotalEnergies – de se rendre à la COP 28 avec un accès privilégié », ajoutent-elles.

 

s'inspirer du modèle de la lutte contre le tabac

 

Si elles saluent l’absence d’accréditation par la France fournis à des lobbyistes du secteur des énergies fossiles en 2024, les organisations partagent « leur inquiétude quant à l’influence démesurée des entreprises du secteur des énergies fossiles sur la politique climatique internationale, et la diplomatie climatique de la France et de l'Union européenne en particulier ».

« Depuis trop longtemps, les représentants des énergies fossiles ont bloqué, retardé ou affaibli les politiques nationales ou internationales visant à enrayer le réchauffement climatique. Et pour cause, le modèle économique de ces entreprises est en conflit direct avec les objectifs de limitation du dérèglement actés dans l’accord de Paris », argumentent-elles.

Pour contrer cette influence, les signataires de la lettre proposent d’adopter une approche comparable à celle mise en place à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Dans une convention-cadre de 2003, l’agence des Nations unies reconnaît le conflit irréconciliable entre les intérêts de l’industrie du tabac et les responsables de santé publique.

Les organisations signataires demandent à Emmanuel Macron et à Monique Barbut de plaider pour qu’une approche similaire soit mise en place au sein de la convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques. Elles demandent également de ne pas permettre l'enregistrement de dirigeants ou de représentants d’intérêts des entreprises du secteur des énergies fossiles au sein des délégations françaises et européennes lors des négociations de la COP 30.

 

Elisabeth Crépin-Leblond 

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