Chèques alimentaires durables : quand Andès expérimente une nouvelle voie vers une alimentation plus juste
Depuis 2024, Andès expérimente un dispositif inédit de chèques alimentaires durables en Occitanie. L’objectif : permettre aux bénéficiaires de continuer à consommer des produits locaux, de saison et de qualité, tout en respectant leur budget. Cette démarche vise à donner les moyens de faire évoluer ses habitudes alimentaires durablement, en toute autonomie.
Une réponse à un constat de terrain
« Quand j’avais accès à l’épicerie solidaire, j’avais intégré les produits bio à mon alimentation. Malheureusement je n’ai pas pu continuer et j’achète du premier prix, car je n’ai pas le choix. »
Ce témoignage d’un ancien bénéficiaire résume bien l’enjeu identifié par Andès : une fracture alimentaire persistante après la sortie des dispositifs d’accompagnement. Si les épiceries solidaires permettent aux personnes en difficulté d’accéder à des produits frais et variés, cette dynamique s’interrompt souvent brutalement une fois l’aide terminée.
C’est pour répondre à cette réalité que les chèques alimentaires durables ont été expérimentés, dans le cadre du Plan National pour l’Alimentation, avec le soutien du Ministère de l’Agriculture et de UpCoop.
Un triple objectif : accessibilité, ancrage local, sensibilisation
L’expérimentation a reposé sur la mobilisation de 5 épiceries solidaires volontaires en Occitanie et du réseau de magasins de producteurs TRAME. Elle poursuit trois objectifs complémentaires :
- Renforcer l’approvisionnement local dans les épiceries solidaires ;
- Valoriser les produits de qualité à travers des animations et des ateliers pédagogiques ;
- Permettre aux bénéficiaires sortants de continuer à consommer des produits durables grâce à des chèques valables dans douze boutiques bio ou locales partenaires.
Au total, ce sont 230 personnes (issus de 102 foyers) qui ont pu bénéficier de cette aide. Plus de 28 000 € ont été mobilisés pour financer des achats de produits frais, locaux et labellisés. Parmi elles, 58 % déclarent vouloir retourner dans les points de vente partenaires, preuve que ces habitudes alimentaires peuvent s’inscrire dans la durée, si les moyens suivent.
« Cela m’a permis d’oser entrer dans une boutique bio. D’acheter des choses que je ne pouvais pas me permettre avant. Et donc de faire vivre aussi le commerce local. »
Un levier concret de transition alimentaire
Au-delà du soutien financier, l’expérimentation a été accompagnée de 20 actions de sensibilisation, incluant des ateliers cuisine, des formations à la gestion de budget, et même des visites de fermes. Une façon de redonner du sens aux produits consommés, de valoriser les savoir-faire agricoles locaux, et de favoriser un changement durable des pratiques.
Andès s’inscrit ainsi dans une dynamique concrète de transition alimentaire. En facilitant l’accès à des produits frais et locaux pour les publics précaires, et en soutenant les circuits de distribution de proximité, l’association explore de nouvelles formes d’accompagnement qui articulent enjeux sociaux et durabilité.
Une suite déjà en cours
Fort de ce bilan prometteur, le projet sera étendu dès cette année à d’autres territoires, notamment en région PACA et dans les Hauts-de-France. Une façon d’ancrer davantage l’alimentation durable accessible à toutes et tous.
